On connaît différents endroits qui furent des prisons à Virton, c’est à dire qui abritèrent un ou des cachots. Une des anciennes tours des remparts détruits s’appelait la tour Mathieu. Elle était située à mi-hauteur de la rue Dr Gentil et fut certainement la plus ancienne de nos prisons. La ruelle qui traverse cet endroit jusqu’à la « grande maison » Lavaux porte d’ailleurs encore le nom de « rue de la prison ». Le bâtiment faisant office de presbytère (maison du doyen) fut une ancienne gendarmerie de même que les Récollets, reconvertis en bâtiments communaux, en ont abrité une. Il n’est pas étonnant qu’en ces lieux, les caves aient des allures de cachots.
La Barbazoque n’était pas une prison comme les autres et ceci à plus d’un titre.
C’était un bâtiment communal qui se différenciait des autres par son style flamand unique à Virton. Ce bâtiment serait passé inaperçu s’il avait été érigé à Bruges mais il était dans notre cité au vu de tous, même à l’honneur sur notre Grand’ Place.
Bien entouré d’une part par le café luxembourgeois qui était le lieu où les notables libéraux de la ville se donnaient rendez-vous et d’autre part par l’ancienne épicerie Mersch-Verhaegen qui deviendra le Grand Bazar de Randaxhe. Quelle bizarrerie que cette prison un peu particulière qui était placée entre deux cafés car Randaxhe tenait aussi café, une maison plus loin (Café du Terminus). Il est vrai qu’en ce temps-là, il y avait plus de 60 cafés à Virton.
Les Cafés « historiques » de Virton
Alors comment voulez-vous que la grande majorité de ses pensionnaires ne fussent point des ivrognes ?
Mais ce n’était pas qu’une prison, l’immeuble était mixte car l’étage était destiné aux répétitions de la Société Philharmonique. Cela devait peut être relevé de la torture quand un ivrogne à la gueule de bois sévère était réveillé par le brouhaha de ces répétitions musicales. Vous devez sans doute penser que le surnom de cette bâtisse devait provenir d’un de ses pensionnaires ? Gagné car le plus assidu, s’appelait monsieur Barbazon.
La dernière prison du centre ville de Virton fut rasée en 1966 et à la place un autre immeuble y fut construit dont le rez-de-chaussée était occupé par une banque. Est-ce que ce ne fut pas l’ancien cachot qui devint la salle des coffres ?
D’abord entre deux terrasses (d’où son toit pointu) puis entre deux immeubles, la Barbazoque faisait partie du décor de la Grand’Place dans ce mélange d’architectures.
Cet austère bâtiment était là aussi les jours de fêtes pour rappeler sa présence aux exubérants fêtards.
Robert De Muynck nous raconte la Barbazoque surtout en tant que local de la Société Philharmonique :