Dans le temps, ce sont les vacanciers des grandes villes du pays qui venaient dans notre cité. Le Touring Club qui était alors la référence au niveau des destinations touristiques ne manquait pas d’éloges sur Virton et sa région. On venait entre autre dans la capitale gaumaise pour faire de grandes ballades dans ses forêts ou pour pêcher la truite au bord du Ton. Les naturalistes quant à eux étaient attirés par Torgny pour ses réserves naturelles où on ne trouvait que là, certaines espèces de faune et de flore dû au sol calcaire Jurassique et à notre microclimat. Mais on pouvait se contenter d’aller dans la vallée de Rabais qui à cette époque était déserte et regorgeait d’une flore rare ainsi que des pierres avec fossiles.

Ces touristes d’antan arrivaient pour la plupart par chemin de fer à la gare de Virton-Ville étant donné qu’en ce temps-là, c’était le meilleur moyen de voyager surtout avec famille et bagages.

L’Hôtel du Cheval blanc, c’était le 5 étoiles de l’époque. Même Victor Hugo y a séjourné en 1862, c’est dire ! Cet Hôtel réputé et gastronomique avait comme spécialité : « le coq au vin ».
C’est d’ailleurs le restaurant du Cheval Blanc qui sera sélectionné pour sa cuisine afin d’y recevoir le Roi Baudoin et la Reine Fabiola lors de leur visite à Virton en 1970 pour les festivités du 700ème anniversaire de la Ville.
Il était à la fois : en face des anciens remparts de la Ville, au bord du Ton par son jardin et le plus près de la gare.On allait chercher et reconduire les bagages des clients venant par le train avec une charrette à chiens qui était un moyen très répandu de transport à l’époque.Les propriétaires des années fastes dont les noms figurent à jamais sur les cartes postales de cet hôtel-restaurant célèbre étaient : Nicolas Leyder, Eugène Ribonnet et Emile Bradfer. Nicolas Leyder et Eugène Ribonnet étaient même les éditeurs des cartes de leur établissement ainsi que d’autres cartes-vues de Virton qui étaient proposées à leur clientèle

Depuis le train qui arrivait en gare de Virton-Ville, les vacanciers pouvaient déjà lire le nom « Hôtel du Cheval Blanc » sur la façade arrière du bâtiment.

Nous sommes au tout début des années 1900 et le patron indique sur le côté de sa carte postale, (souligné en rouge) que : « man spricht deutsch ».Il avait été clairvoyant de penser que cela pourrait servir un jour !

Il y avait une écurie sur le côté droit pour les chevaux(blancs ou d’une autre robe).

En train, à cheval, en calèche
et plus tard en automobile, tout le beau monde de l’époque va festoyer en cet établissement de renom.

Il n ‘ y a pas encore de TV ou de Wi-FI dans les chambres mais …

Cette carte-vue est une des plus animée que l’on puisse trouver sur Virton. En effet, il y a tout ce qu’un cartophile veut découvrir sur une carte : anciennes et nouvelles voitures au nombre de 5, cheval au travers de la route + le nombre de figurants : les patrons posant entourés de clients et d’habitués.

Dans les années 70, les drapeaux du Syndicat d’Initiative* flottaient déjà devant l’établissement du Cheval Blanc, ce n’était qu’un prélude !*sur l’écusson du contrepoids du mât, il y avait en relief les trois lettres S.I.G.

En 1996, le cheval blanc avait encore 2 étoiles.

En 2019, le Syndicat d’Initiative s’installe dans ses murs.

L’Hôtel de la Renommée se trouvait quant à lui en plein cœur du centre-ville historique mais dans un endroit tranquille et aéré de la Grand’Rue, séparé de part et d’autre des autres habitations par des ruelles. Mais cet immeuble n’avait pas été hôtel par destination puisque durant sa première vie, ce fut une épicerie.
Mais les nouveaux propriétaires, la famille Siméon-Noël va se mettre en demeure d’en faire un hôtel renommé. D’ailleurs, Léopold III y a logé au début des années 30 quand il était encore Prince.

C’est aussi à ce N° 8 de la Grand’Rue que le Syndicat d’Initiative a fait ses débuts faisant la promotion de Virton et de sa région, essentiellement par des cartes-vues et autres dépliants touristiques.

C’est là que se trouvent maintenant les bureaux de la « Maison Virtonnaise » (Société de Logement de Service Public).

Là aussi, on pose avec les clients et les habitués ainsi qu’avec le personnel dont ces deux petites serveuses en grand tablier blanc.
Devant l’hôtel, il n’y a pas la place pour y mettre cheval et calèche mais bien pour une moto et un vélo.

C’est en ferronnerie dorée que les noms de l’établissement et des propriétaires s’étalent tout le long de la balustrade des balcons.

Dans cet immeuble, il n’y a pas qu’à l’accueil du Syndicat d’Initiative de l’époque où l’on vantait Virton et sa région. La salle à manger de l’Hôtel est décorée essentiellement de peintures de la cité et de ses environs pour mieux donner envie de les visiter.

Habitués d’éditer pour le Syndicat d’Initiative, les propriétaires ne sont pas en reste pour accroître la renommée de leur établissement :ces 5 cartes-vues reprennent 3 clichés de Virton et les 2 photos ci-contre de leur Hôtel.
Elles peuvent être envoyées séparément ou en totalité comme carte-lettre.

L’Hôtel Continental tenu par la famille Henri Bodson, se trouvait quant à lui à la sortie de la ville, rue d’Arlon, juste à côté de l’actuel Musée Gaumais. Cet hôtel a eu du succès puisqu’il fut agrandi. Il était incorporé dans le pâté de bâtiments qui jadis, firent partie de l’ensemble du couvent des Récollets et délimité par la rue « A la cour Marchal » qui conduisait à l’époque vers le Ton pour y pécher la truite puis aujourd’hui vers le Complexe sportif et culturel de Virton.
D’ailleurs, tout comme les propriétaires de Hôtel Naif-Viessel et le faisait pour les ruines de l’abbaye d’Orval, ici aussi, on proposait la visite de ruines, celles des Récollets. Ayant tenu les buffets de la gare d’Athus puis d’Arlon, la patronne était habituée à faire à manger à toute heure, ce qui devait être un plus pour les voyageurs.

On louait même des calèches et les écuries des chevaux se trouvaient à l’arrière du bâtiment.

La carte de droite montrant l’arrière des bâtiments des Récollets en ruines a été éditée comme « Image Artistique » avec les armoiries de la Belgique et elle fait partie de la série 37 du célèbre imprimeur de cartes-vues Nels. Ces mêmes caractéristiques, on les retrouve sur la carte « publicitaire » de l’Hôtel Continental, preuve que le propriétaire de cet établissement était au moins éditeur de la carte-vue des ruines des Récollets en plus de sa propre carte postale.

L’Hôtel Fire se trouvait quant à lui au centre de Virton, au coin du début de la montée de la rue de la Roche mais on mentionnait qu’il se trouvait à la place du Peuple (pas encore appelée place Georges Lorand). C’était là aussi un Hôtel familial qui faisait également Restaurant et Café. D’ailleurs, sur la plaque de l’Hôtel, on y indique clairement qu’il y aura toujours du bouillon et autres portions à manger à toutes heures puisque c’est un hôtel essentiellement destiné aux voyageurs de l’époque. Il était pourvu d’écuries et de remises pour y accueillir leurs chevaux et calèches.

Sur cette photo, on voit que l’Hôtel Fire, un des plus ancien Hôtel de Virton, est livré pour sa bière par la brasserie Lesquoy, une des plus ancienne brasserie de la cité.

Il y avait aussi à proximité de la grande gare, celle de Virton-Saint-Mard, d’autres hôtels pour toutes les bourses dont le must en ce temps-là était l’hôtel Belle-Vue.

Il y avait la carte postale « classique » de l’imprimeur Nels et puis celle du patron que celui-ci donnait à ses clients pour faire la publicité de son établissement ( avec son nom, l’adresse et même son N° de téléphone ).

Plus tard… à Virton

L’Hôtel de la Porte d’Ardenne sera construit dans les années 50 à l’initiative de Camile Bitaine. Il remplacera l’ancien immeuble Servais dont les propriétaires vendaient des machines à coudre, des cycles et des motocyclettes.

L’Hôtel de La Tour d’Harival a fait la renaître l’ancien immeuble Fontaine qui fut un magasin de meubles-quincaillerie. Il a été transformé en hôtel 3 étoiles par Mr et Mme Ricaille.