Il y a eu à une époque plus de 60 cafés à Virton (en comptant aussi ceux qui étaient à proximité de la gare de Virton – Saint-Mard). Certains cafés ne l’étaient pas à part entière, ils n’en avaient même que le nom ou une petite pancarte en bois accrochée à leur façade ou rien du tout. La clientèle était composée de quelques vieux habitués (souvent du quartier même) qui venaient après journée boire et venir aux nouvelles. Ces cafetiers d’occasion faisaient cela en plus de leur métier ou de leur commerce pour arrondir leurs fins de mois. Ils faisaient café dans leur cuisine ou dans la pièce principale sans matériel adapté.
Le plus beau café de la belle époque était sans aucun doute le Café luxembourgeois qui était situé sur la Grand’Place de Virton (juste avant la banque CBC). Le mobilier y était cossu : banquettes rembourrées, tables en marbre, billard, grandes vitrines décorées. C’était le lieu où les notables libéraux de la ville se donnaient rendez-vous. Il y avait aussi un café pour les notables catholiques, c’était le Cercle catholique. L’établissement se trouvait rue Saint-Laurent et fut acheté en dernier par la Gustave Georges (boucher dans la Grand’Rue).
Le Café luxembourgeois et sa terrasse :– en 1901, en large terrasse allant jusqu’à la Barbazoque à l’ombre d’un gros arbre.– en 1914 sur deux niveaux mais avec une terrasse plus réduite puisqu’on a construit un bâtiment entre la partie gauche de ce célèbre café et la prison.
Cette liste d’un compte boissons
du café Ambroise de Virton, datée de 1927, provient d’un dépositaire et producteur de virtonnais. Elle est incompréhensible : on n’y a noté que des retours !Elle est inscrite sur une étiquette de Spa vierge puisque
ce dépositaire avait le « monopole » à l’époque de la distribution de ces eaux sur Virton.
Preuve en est que dans le passé,
on récupérait tout ce qu’on pouvait pour faire les comptes.
Déjà dans les années 30, la plupart des cafés de Virton ne vendaient plus de bière locale !
Ce café du bas de l’Avenue Bouvier vend à sa clientèle les bières Artois. Il est livré par la brasserie Hobschette qui est aussi devenue dépositaire des bières Artois. Voici un article publicitaire comme ce cendrier que le brasseur de Louvain faisait déposer dans ses cafés par l’intermédiaire de ses revendeurs locaux.
Les cafés bien situés : Ils se trouvent aux endroits stratégiques où il y a du passage. Ceux-ci donnent accès aux carrousels durant la fête patronale de la Saint-Laurent le 15 août et à Pâques ainsi qu’au marché du vendredi.
Ces cafés font le plein de clientèle lors de ces manifestations comme à l’arrivée du soleil s’ils possèdent une terrasse. Ces cafés ont des noms connus qui ont été conservés malgré les différents changements de gérance, bénéficient d’une clientèle constante bien que renouvelée au gré des circonstances
-A l’entrée de l’Avenue Bouvier, il y avait à gauche le café de l’Hôtel de Ville devenu le café du Tribunal et à droite, le café de l’Avenue (tenu par la mère Leroux).
Le plus connu des gérants du café du Tribunal fut Albert Bradfer.
Cet immeuble sera totalement démoli pour que la commune ait sa petite place de la convivialité.
Le premier tenancier du café de l’Hôtel de Ville n’est autre que Nicolas Bodson. Avec son frère, ils vont devenir les brasseurs du « Franklin » de 1882 à 1898.
-Plus tard, il y aura le Chalet, rue Dr Gentil et puis le Rustique sur la Grand’Place où c’était le café le plus en vue. Ces deux cafés « vedettes » de Virton étaient en forte concurrence. Leurs gérants cherchaient des « plus » qui pourraient leur attirer une plus grande clientèle : local du R.E.S.C. Virton, salle indépendante pour réunion, nouveaux jeux, service de taxi,… en plus d’avoir déjà une terrasse. Il ne faut pas oublier que la clientèle « mouvante » pouvait se rendre facilement d’un établissement à l’autre par le raccourci de la rue de la Prison !
-A l’entrée de la Grand’ Rue, il y avait la Terrasse devenu le Celtic. La Grand’ Rue de Virton et ses ruelles
Les cafés des Hôtels-Restaurants : Bien sûr il y avait le Cheval blanc et d’autres Hôtels-Restaurants qui faisaient café pour leurs habitués. Celui qui sortait du lot, c’était le café de l’Hôtel-Restaurant de la Porte d’Ardenne car il était mieux situé que les autres car près du Kiosque. Il était tenu par Mr Gourdange.
Ambiance dans ce café de Virton en pleine fête patronale de 1955. On revient du stand de tir où le plus jeune de la bande
a décroché le gros lot : un lapin en peluche et d’autres ornementations. Il va devoir payer un verre à ses compagnons.
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A l’arrière plan, côté gauche, on devine la toiture et les piliers métalliques de l’ancien kiosque de Virton.
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Par exemple cet établissement est « un café libre », son gérant peut acheter la bière qu’il veut auprès d’un ou de plusieurs fournisseurs. A l’époque, ce café vendait aussi de la bière Renauld.
A noter que tous les cafés de Virton comme de partout ailleurs pouvaient être des « cafés libres » donc sans contrat d’exclusivité. Dans ce cas précis, les cafetiers étaient libres d’acheter leurs bières au(x) fournisseur(s) qu’ils voulaient. Ou alors ils étaient sous contrat d’exclusivité avec un fournisseur et une brasserie pour une durée déterminée en échange de quoi on leur offrait par exemple leurs mobiliers de café, un frigo professionnel, des enseignes spéciales,…
Café avec friterie : le Café du Centre
Généralement des friteries sont mobiles.
Ici, cet ancien établissement avait été conçu pour
la vente de frites en plus de faire café et restaurant
Café-épicerie : Il y en a eu plusieurs sur Virton. Celui-ci était situé rue des Fossés et appartenait à la famille Josset (enseigne cerclée en rouge).
Près de la gare de Virton-Saint-Mard,
Gérard Piessevaux faisait aussi café
et épicerie.
Les cafés avec salle de danse :
– L’Atomic, rue des Combattants. Il était tenu par Lucie Hoffman et son fils.
– Le Léopold, rue des Fossés (où se trouveront par la suite différentes boulangeries).
– Le Métropole, rue des Fossés, qui sera la salle de référence de son époque. Il deviendra le disco club Metropoly’s
– Plus tard, ce sont les Depiesse qui innoveront la discothèque moderne. Elle était située là où se trouve la Poste actuelle.
Les cafés avec bowling :
– Chez L’Bébert Bacchus, ancien maître-brasseur chez Hobschette (entrée actuelle du supermarché Carrefour).
– Le Provençal, rue du Bon-Dieu-Gilles.
– Chez Paillot, rue de la Roche.
– Le café de l’Excelsior, le local de l’époque du club de football, était tenu par Armand Petit, rue de la Roche (actuellement la Papeterie gaumaise)
Les cafés des gares :
Rien qu’à proximité de la gare de Virton – Saint-Mard, il y avait une dizaine de cafés, la buvette de la gare comprise. Ils se trouvaient sur l’Avenue de la Gare, au carrefour de l’Avenue Bouvier et de la rue de la Station.
A proximité de la gare de Virton-Ville, on pouvait en compter au moins quatre.